A compter d 1er février 2023 les règles d’indemnisation du chômage vont drastiquement se durcir pour selon le gouvernement « inciter les chômeurs à retrouver un emploi ». En contrepartie, le SMIC va augmenter à 1 353 € net le 1er janvier 2023.
Comprendre le chômage ?
Le chômage est une situation dans laquelle une personne qui souhaite travailler et qui est disponible pour travailler ne parvient pas à trouver un emploi. Le taux de chômage est le pourcentage de la population active qui est au chômage. Les chômeurs sont définis par le Bureau International du Travail (BIT) comme :
- une personne âgée de 15 ans ou plus :
- sans emploi durant une semaine donnée ;
- disponible pour travailler dans les deux semaines ;
- qui a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.
Selon l’Insee le taux de chômage est au 3e trimestre 2022, au sens du BIT de 7,3 % en France hors Mayotte et de 7,1 % en France métropolitaine.
Le chômage peut être causé par différents facteurs, tels que la désindustrialisation, la mondialisation, la technologie, les changements dans l’économie ou encore les cycles économiques.
C’est quoi le SMIC ?
Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) est le salaire horaire minimum légal en France. Il a été institué par une loi en 1970 et a remplacé le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), créé en 1950. Tous les salariés du secteur privé âgés d’au moins 18 ans ainsi que les salariés du secteur public employés sous conditions de droit privé doivent être payés au moins le SMIC. Un taux réduit peut être appliqué aux apprentis et aux jeunes salariés en contrat de professionnalisation en fonction de leur âge et de la durée du contrat. Les salariés âgés de moins de 18 ans ayant moins de 6 mois d’expérience professionnelle dans leur branche d’activité peuvent également bénéficier d’un taux réduit du SMIC, avec un abattement de 10% pour ceux âgés de 17 à 18 ans et de 20% pour ceux âgés de moins de 17 ans. Les salariés dont l’horaire de travail n’est pas contrôlable, comme certains représentants de commerce, ne sont pas éligibles au SMIC.
Un durcissement des règles d’indemnisation du chômage
Le gouvernement a décidé de changer de modèle et d’adopter des indemnisations qui évoluent avec la conjoncture. Ce modèle est utilisé notamment par les pays anglo-saxons. Il consiste à baisser la durée de l’indemnisation chômage en fonction de l’évolution du taux de chômage. Si le taux de chômage baisse alors la durée des indemnisations sera réduite. A l’inverse si le taux de chômage augmente celui-ci l’indemnisation à son point initiale avant la réforme.
Il avait déjà énoncé les changements suivants :
- Taux de chômage supérieur ou égale à 9% : indemnisation normale
- Taux de chômage inférieur 9% : Baisse de l’indemnisation de 25 % (en temps)
L’exécutif propose aujourd’hui :
- Taux de chômage inférieur à 6% : Baisse de 40% de l’indemnisation (en temps)
Cette réforme vise à motiver les chômeurs à retourner plus rapidement à l’emploi.
L’augmentation du SMIC par la valorisation de l’emploi
Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) est réévalué chaque année le 1er janvier. En tenant compte de l’inflation constatée pour les 20% de ménages les plus entraîne automatiquement une augmentation du SMIC dans les mêmes proportions.
Au 1er Janvier 2023, en raison de l’inflation élevée (6,2% sur un an), le SMIC a été augmenté mécaniquement de 1,81%, selon les chiffres de l‘INSEE. Un gain de 24€ pour tous les salariés concernés, le SMIC sera alors de 1 353€ nets.
Une réforme justifiée par la pénurie de main d’œuvres
Le Gouvernement à travers ces réformes met en avant sa volonté de pousser les chômeurs vers l’emploi. Cependant, de telles mesures ne sont pas dénuées de conséquences négatives.
Il y a certes une pénurie de mains d’œuvres : 362 000 emplois vacants. Ce chiffre augmente chaque année . Mais cette pénurie de main d’œuvre se fait ressentir majoritairement dans le monde de l’industrie et de la restauration. Des domaines d’activités avec une très forte pénibilité. Il est donc compréhensible que les demandeurs d’emplois ne se tournent pas vers ces professions. de plus cette pénurie d’emploi s’explique également par un manque de formation des demandeurs d’emplois.
Le Danemark fait un travail sur la formation des demandeurs d’emploi. Il impose une formation au bout de 6 mois si le chômeur n’est pas retourné à l’emploi. Cette solution permet d’avoir une main d’œuvre plus qualifiée, des travailleurs qui ont acquis en compétence.